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Certificats verts : où en est-on ?

Certificats verts : où en est-on ?

Offre surabondante, demande qui stagne, le marché des certificats verts (CV) est aujourd’hui victime de son succès. Si on pouvait espérer tirer 85 € par certificat en 2008, on doit s’estimer heureux aujourd’hui d’en obtenir 65 €, soit le prix minimum garanti ! Certaines sociétés pratiquent bien des tarifs supérieurs mais il faut pour cela être client ou actionnaire. À l’inverse, d’autres intermédiaires rachètent aujourd’hui les CV à des prix nettement inférieurs : 60 €, voire 57 € ! Vous avez dit spéculation ? Il reste cependant toujours la possibilité de revendre ses certificats verts au prix minimum garanti par Elia. À condition de cocher la case adéquate lors du relevé trimestriel de production sur le site Internet de la CWaPE.

La fin des certificats verts ?

Cette situation a-t-elle des chances d’évoluer dans les mois à venir ? Probablement, mais pas nécessairement dans un sens favorable aux particuliers. Dès 2013, le gouvernement wallon devrait augmenter les quotas de production d’électricité verte des fournisseurs. Cela devrait contribuer à dégonfler quelque peu la bulle actuelle. Il est aussi question de permettre au petit producteur de recourir au prix minimum garanti, même dans l’hypothèse où celui-ci aurait d’abord choisi le marché libre pour écouler ses CV. Voilà pour les bonnes nouvelles. Côté nouvelles moins folichonnes, le système des CV vit sans doute ses derniers mois en Wallonie. Sur la table du gouvernement régional, une proposition de la CWaPE envisage de mettre fin à l’octroi des CV pour les installations d’une puissance inférieure ou égale à 10 kW, et de supprimer dans la foulée le système du compteur qui tourne à l’envers tel qu’il fonctionne aujourd’hui ! Une sacrée révolution. Ces mécanismes de soutien seraient remplacés par un système de retour sur investissement sur sept ans, et plus exactement un soutien global garanti. Objectif affiché : simplifier les démarches administratives pour le particulier et désengorger un marché dont la saturation met en danger le développement des autres filières de production d’électricité verte. Ce nouveau mode de soutien ne devrait cependant pas affecter la rentabilité des futures installations photovoltaïques. Elle serait simplement moins importante et moins rapide. S’en serait donc fini d’un retour sur investissement qui avait fini par devenir passablement indécent. A priori, les installations existantes ne seraient pas concernées par ce changement de législation.

Puissance limitée

Tout cela est bien sûr à mettre au conditionnel. Des discussions entre les différents acteurs du secteur ont d’ailleurs toujours lieu. Hormis la disparition des CV, plusieurs points d’achoppement subsistent. Aucun soutien global ne serait, par exemple, garanti pour les installations produisant au-delà de 3 kWc (kilowatt crête, ± équivalent à la puissance maximale). Une redevance de 50 € par an pourrait même être instaurée pour toute tranche dépassant ce chiffre. Or, une puissance de 3 kWc dégage environ 2 700 kWh d’électricité par an, alors que la consommation d’un ménage belge moyen tourne autour des 3 500 kWh/an. Le nouveau système, redoutent certains, pourrait ne pas encourager le particulier à l’autoproduction maximale et intelligente, ni ne le préserverait des hausses futures de l’électricité. Il pourrait aussi léser les familles nombreuses et utilisateurs de pompes à chaleur. Quoi qu’il en soit, ce nouveau mécanisme pourrait déjà entrer en application dès le 1er avril 2013. Et ce ne sera pas un poisson d’avril !  

CV maintenus pour la capitale

La situation à Bruxelles est passablement différente de celle qui prévaut en Wallonie. Ici pas de disparition annoncée des CV. Concrètement, pour les installations certifiées avant le 20 octobre 2012, la région offre cinq certificats verts pour chaque MWh d’électricité produite. Pour toutes les installations certifiées à partir du 20 octobre 2012, ce chiffre passe à quatre certificats verts pour chaque MWh d’électricité produite. Ce même coefficient sera toujours d’application en 2 013. D’autres incitants financiers sont par ailleurs prévus par la Région de Bruxelles-Capitale.

Infos : www.bruxellesenvironnement.be

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