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Miel et cicatrisation : des vertus validées par la science

Miel et cicatrisation : des vertus validées par la science

Il y a 6 000 ans, le miel était utilisé par les Sumériens pour traiter les infections. Le Papyrus de Berlin, rédigé en Egypte au XIVe siècle av. J.-C., décrit 48 cas de plaies traitées avec du miel. En la personne d’Hippocrate (460 av. J.-C., ), les Grecs citent le miel comme médicament. Aujourd'hui, les propriétés du miel sont de plus en plus reconnues. Nombreuses sont les publications scientifiques qui attestent de ses intérêts pour la cicatrisation des plaies, des brûlures et autres lésions cutanées.

Plusieurs méta-analyses, menées par des équipes très pointues quant à ses propriétés, ont évalué l’efficacité d’un traitement au miel sur des brûlures ou des lésions cancéreuses s’accompagnant le plus souvent de nécrose. Il en ressort que le miel est bénéfique sur les lésions stomatologiques, les plaies post-chirurgicales et les mucosites (inflammation des muqueuses apparaissant suite à certaines chimiothérapies). Le miel est même plus efficace pour la prise en charge de brûlures que les traditionnels pansements gras.

La raison ? Le miel est composé à 75 à 80 % de sucre (fructose, glucose, saccharose…), de 17 % d’eau, de 1 % de protides, de vitamines, minéraux et oligo-éléments, d’enzymes (a et b-amylases, gluco-oxydase, catalase…) et d’un grand nombre de phyto-micro-constituants (polyphénols, molécules aromatiques). La composition spécifique de ces derniers est en partie dépendante de l’origine florale du miel. Sa composition lui confère en tous cas des propriétés très particulières, notamment une forte osmolarité et un pH relativement acide (compris entre 3.5 et 5.5).

Les pouvoirs antibactériens du miel

La propriété cicatrisante du miel peut être séparée en deux types d’activité : d’une part, une activité antimicrobienne et, d’autre part, une activité stimulatrice des tissus épidermiques.

De nombreuses études in vitro ont démontré l’action antimicrobienne du miel. La présence de peroxyde d’hydrogène (un puissant bactéricide) produit par la gluco-oxydase, la présence de nombreux flavonoïdes, l’acidité et l’osmolarité sont des éléments importants qui contribuent à son effet antimicrobien. Le miel inhibe donc la croissance de nombreux germes pathogènes, dont Pseudomonas pycyanea, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Proteus mirabilis, Bacillus subtilis, Streptococcus faecalis, Streptococcus pyogenes, des Enterobacter, des coliformes et des Klebsiella. D’autres études ont également montré que le miel de manuka exerçait une activité antibactérienne sur différentes souches de Gram positif résistantes aux antibiotiques (Staphylococcus methillinorésistant ou Enterococcus vancomycinorésistant).

Un miel cicatrisant

Lors du processus de cicatrisation, lorsque le miel est déposé sur la plaie, les différents éléments bactéricides vont empêcher le développement des bactéries, et sa forte osmolarité va générer un flux de lymphe vers l’extérieur, entraînant avec lui bactéries et autres débris cellulaires.

Le miel contribue à garder une atmosphère humide au niveau de la plaie, ce qui facilite la régénération de l’épithélium à sa surface plutôt que sous la croûte comme c’est le cas pour les plaies sèches. Son côté visqueux et humide permet également de changer régulièrement les pansements (en fonction de la taille de la plaie et de son exsudation) sans arracher le nouveau tissu en pleine reconstruction, et sans douleur pour le patient.

Des expériences in vitro ont montré que le pH, la teneur en peroxyde d’hydrogène et la vitamine C, créent un environnement favorable à la stimulation des fibroblastes (migration, prolifération et organisation du collagène) et à une néovascularisation dans le tissu cicatriciel.

Le miel utilisé dans les hôpitaux

Les vertus cicatrisantes du miel sont donc de nos jours bien connues et décryptées. De nombreuses équipes médicales à travers le monde utilisent maintenant cette technique de pansements pour favoriser les processus de cicatrisation. Citons l’immense travail du professeur Descottes et de son équipe au CHU de Limoges, qui oeuvre maintenant depuis plus de vingt-cinq ans à établir des protocoles de soins rigoureux et efficaces.

Au cours de toutes ces années, l'équipe du Pr Descottes (qui est décédé en 2009) a utilisé le miel pour soigner plus de 3 000 patients, avec un taux de réussite de 98 % ! Cette technique se révèle enfin aussi avantageuse par son faible coût économique que par son efficacité pour augmenter la vitesse de cicatrisation.

 

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