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Plastiques biosourcés : la fin du recours aux matières fossiles ?

Plastiques biosourcés : la fin du recours aux matières fossiles ?

Si les plastiques biosourcés représentent encore une part marginale dans la production de plastiques (moins de 0,3 % en 2010 dans le monde), ils pourraient demain devenir une alternative aux plastiques issus de ressources fossiles notamment dans le secteur de l’emballage. En effet, à partir de janvier 2017, en France, seuls les sacs à usage unique compostables et constitués d'au moins 30 % de matériaux biosourcés seront autorisés par la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Et la teneur biosourcée minimale requise augmentera progressivement à 40 % en 2018, 50 % en 2020 et 60 % en 2025.

Plastiques végétaux

Aujourd'hui, il existe plusieurs types de plastiques biosourcés : ceux possédant une structure identique aux plastiques d’origine fossile comme le PE (polyéthylène) et PET (polytéréphtalate d'éthylène) issus de la canne à sucre, et ceux ayant une structure innovante tels que le PLA (acide polylactique) issu de l'amidon de maïs. « La ressource la plus utilisée est le maïs, mais il y a aussi la pomme de terre, le blé, l'huile de tournesol, la betterave, la canne à sucre, etc. », explique Christophe Doukhi-de Boissoudy, président du Club Bio-plastiques, association française pour la promotion et le développement des plastiques biodégradables d'origine végétale. Et demain, les plastiques biosourcés seront à base de roseaux, de petit-lait, de noix de cajou, de déchets d'abattoir…

Parmi les matériaux mis au point en Europe, on peut citer le Mater-bi, développé à partir d’amidon de maïs et d'huiles végétales par le groupe italien Novamont, que l'on retrouve par exemple dans les pots et cuillères du glacier Grom, présent en France ; le Bioplast, fabriqué à partir de fécule de pomme de terre par le groupe français SPHERE et utilisé dans des sacs-poubelle, vaisselle jetable et sacs cabas ; le Biocerès, conçu avec de la farine de blé par la société française FuturaMat, et matière première de pots de fleurs, couverts et plateaux-repas ; ou encore le Vegemat, fabriqué à partir de plusieurs céréales par Vegeplast, utilisé notamment pour les capsules de café et les tees de golf.

Recyclable ou compostable ?

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un plastique biosourcé n'est pas nécessairement biodégradable ou compostable, le terme « biosourcé » étant relatif à l’origine de la matière première. Ainsi, les PE et les PET biosourcés sont recyclables mais pas biodégradables. La norme européenne EN 13432 encadre la valorisation organique des emballages en milieu industriel qui précise les notions de biodégradabilité (90 % de la masse sèche dégradée en moins de six mois) et de compostabilité (90 % de la masse sèche initiale biodégradée en moins de trois mois). Des labels privés – OK compost, Seedling et DIN-Geprüft Industrial Compostable – certifient la conformité des bioplastiques à cette norme européenne. La société belge Vinçotte – déjà à l'origine du label OK Compost – délivre également le label OK Biobased, certifiant le taux en matières premières renouvelables (à partir de 20 %) d'un produit, et le label OK compost Home qui permet d'identifier les bioplastiques compostables dans des conditions de compostage domestique.

De l'usage des sols et des OGM

À noter : les plastiques dits « oxo-dégradables », « oxo-biodégradables » ou « oxo-fragmentables», généralement utilisés pour des produits à courte durée de vie (sacs de caisse, emballages…), peuvent se fragmenter, sous certaines conditions (lumière, chaleur…), mais ne sont pas biodégradables selon les normes EN 13432 ou NF T51800. Ces plastiques sont d'ailleurs interdits pour les emballages et sacs suite à la Loi sur la transition énergétique.

Si les plastiques biosourcés semblent une alternative intéressante pour réduire le recours aux ressources fossiles, les impacts environnementaux et sociétaux sur l’ensemble de leur cycle de vie sont encore mal connus, selon l'ADEME, qui préconise une attention particulière à la question de la concurrence sur la ressource et donc sur l’usage des sols et des cultures agricoles. D'autres questions se posent, comme la présence d'OGM dans les plastiques biosourcés fabriqués hors de l'Union européenne ou encore la complexité de la gestion en fin de vie des plastiques biosourcés à structure innovante.

 

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