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Se réconcilier avec Morphée : vraies et fausses idées sur le sommeil

Se réconcilier avec Morphée : vraies et fausses idées sur le sommeil

Comment avez-vous dormi, cette nuit ? Comme un loir (bienheureux !) ? Ou avez-vous compté les moutons, vous (re)tournant et passant au crible vos contrariétés, devenues à la faveur de l’obscurité d’insurmontables montagnes ? Il faut avouer qu’au matin, autour de la machine à café, ils sont nombreux, les petits yeux ! Et les problèmes de sommeil hantent les conversations, parfois jusqu’à l’obsession… ce qui, jour après jour, peut nous éloigner d’autant plus d’un bon sommeil.

Le sommeil, c'est la moitié de la santé

De l’importance d’informer sur le sujet et de dédramatiser : « Le souci avec l’insomnie, c’est qu’on en fait vite tout un fromage, ce qui a pour effet de nous crisper… et de faire le lit de l’insomnie », observe Roland Pec, somnologue et chronothérapeuthe en Belgique. Bien sûr, il y a une marge entre ceux pour qui la nuit est un cauchemar récurrent (insomniaques chroniques), et les dormeurs au sommeil fragile qui, épisodiquement, ont quelques contentieux avec Morphée.

De difficultés pour s’endormir en réveils intempestifs ou nuits trop brèves, les lendemains déchantent, entre somnolence, irritabilité, baisse de la vigilance et moindre performance. Comme le dit un proverbe plein de bon sens : « Le sommeil est la moitié de la santé. »

C’est d’autant plus vrai si le problème persiste. Les causes d’un sommeil perturbé sont multiples (anxiété, dépression, ronflements, apnées, nuisances environnementales, etc.) s’entrecroisent et jouent parfois au serpent qui se mord la queue : je suis anxieux, je dors mal… et comme je dors mal, je suis encore plus anxieux…

Une problématique contemporaine

Notre mode de vie contemporain (stress, déphasage de nos rythmes biologiques, déséquilibre de l’hygiène de vie et hyperconnectivité) n’arrange rien. « En général, et partout dans le monde, les personnes ont tendance à dormir plutôt moins qu’il y a cinq ans : 35 % pensent dormir moins, 14 % davantage et 51 % autant. En France, 44 % des personnes interrogées dorment moins qu’il y a cinq ans », explique le Dr Damien Léger, chef d’unité au Centre du sommeil et de la vigilance, à l’Hôtel-Dieu, à Paris (« Bien dormir, enfin ! », éditions First, 2006, et « Le sommeil dans tous ses états », Plon, 2010).

Mais, finalement, qu’est-ce qu’un bon sommeil ? « C’est un sommeil qui vous permet d’être bien dans la journée », dit encore Damien Léger. Comme le fait remarquer l’écrivain Christian Bobin : « C’est toujours par le sommeil que les grandes choses commencent. ».

 

LE VRAI-FAUX DU SOMMEIL

Les heures avant minuit comptent double ?

FAUX. Les trois premières heures de sommeil sont les plus réparatrices, car elles contiennent le plus de sommeil profond. Et cela quelle que soit l’heure du coucher.

On dort pour se reposer.

FAUX. L'expérience le prouve, être couché et bénéficier d’un massage peut être tout aussi reposant que de dormir. En réalité, en cinquante ans de recherches, on n’a pas encore compris à quoi sert précisément le sommeil ! Mais sait-on à quoi sert l’éveil ?

Les besoins de sommeil sont variables

VRAI. La durée idéale de sommeil dépend de la saison, de notre dépense dans la journée, de notre âge et de notre tempérament. L'hiver, on a besoin de dormir davantage, de même qu'une personne active et vivant au grand air aura besoin de dormir plus qu'un employé qui réalise sa journée de travail essentiellement assis à un bureau. Le tempérament semble compter également. À chacun de trouver son rythme. En cas de doute, le rythme du soleil peut servir de repère.

Avec l’âge, on a moins besoin de sommeil.

FAUX. Avec l’âge, le besoin de sommeil reste identique. C’est la distribution du sommeil au cours des 24 heures et son architecture qui se modifient. Le sommeil devient polyphasique ; l’horloge biologique se décale dans le sens de l’avance de phase et le sommeil profond tend à disparaître.  

Il faut rattraper le sommeil perdu.

FAUX. Dormir très tard le week-end pour compenser les nuits trop courtes de la semaine, c'est prendre le risque de perturber son horloge interne, déjà fragile lorsqu'on vit en ville. On peut certes dormir un peu plus longtemps en fin de semaine, mais plutôt en se couchant plus tôt : notre cycle biologique étant plutôt de 25 heures que de 24 heures, nous sommes naturellement portés au décalage en avant... Se coucher plus tôt est donc la meilleure façon de réparer un manque de sommeil sans dérégler son horloge biologique et en payer le prix la semaine suivante.

Un sommeil entrecoupé est un mauvais sommeil.

FAUX. Le sommeil ininterrompu n'est pas ce qui prévaut dans la nature... ni dans l'histoire à travers le monde. L'homme a toujours maintenu des phases d'éveil pendant la nuit afin de se protéger, surveiller les alentours, s'occuper de ses petits. Si vous vous réveillez la nuit, n'angoissez plus, il n'y a rien d'anormal. Veillez seulement à garder le calme dans lequel votre corps s'est installé afin de vous rendormir naturellement... quand ce sera le moment.

 

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