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Le Warana, histoire d’un sauvetage
chez les Indiens Sateré Mawé

Le Warana, histoire d’un sauvetage  chez les Indiens Sateré Mawé

Les terres des Sateré Mawé abritent en leur sein la seule et unique banque génétique du Warana dans le monde.

 

Le projet Warana, initié dans les années 1990 par la société française Guayapi, offre aux Sateré Mawé, peuple indigène d’Amazonie brésilienne, un soutien dans leur quête d'émancipation et de protection. Ce peuple n’a eu de cesse, depuis les premières vagues de la colonisation il y a 500 ans et au cours de luttes culturelles incessantes, de revendiquer son droit à disposer de ses terres ancestrales et à l’indépendance.

Plus connue sous le nom de guarana (le nom d'origine était Warana mais les portugais n'ayant pas de "w" dans leur alphabet ont décidé de la rebaptiser guarana), cette plante est un puissant tonique physique et intellectuel qui augmente la résistance à l’effort et au stress tout en ayant un effet positif sur l’humeur et la détente. La guaranine, son principe actif, est contenue dans son noyau et c’est le Warana, la plante native, poussant sur sa terre originelle qui en contient le plus. L’aire indigène des Indiens Sateré Mawé abrite en son sein la seule et unique banque génétique de la liane sauvage éponyme dans le monde. Elle est située dans l'État d'Amazonas, non loin des villes de Maués, à l’ouest et des Parintins au nord. (Plus d'infos sur le guarana ici).

 

Le projet Warana pour un commerce équitable

Le projet Warana soutient la production traditionnelle, rituelle et sacrée du guarana sauvage. Il provient d'une terre où l'utilisation de pesticides et d'engrais chimiques est encore inconnue. Les producteurs ont obtenu la certification FGP (Forest Garden Product Inspection) qui garantit le biologique et la restauration des écosystèmes selon des critères de respect de la biodiversité en tenant compte de l’intervention humaine.

La récolte de guarana par les Sateré Mawé est basée sur les plants sauvages qui poussent et se renouvellent naturellement. La transformation du Warana suit un processus manuel lent inchangé depuis des siècles. Le noyau est extrait de la baie, il est cuisiné pendant 6 jours dans des cuves d'argile sur des petits fours chauffés au bois de miriçu, une essence aromatique, avec un brassage constant. Puis il est séché dans des fumoirs pendant 40 jours. Ce long séchage permet de respecter les vitamines, minéraux et tanins du Warana. Cette production a un rendement de l'ordre de 7 tonnes par an.

 

Une commercialisation festive dangereuse

Problème : le guarana et ses vertus « énergisantes » affolent aujourd’hui les discothèques et les grosses sociétés, à commencer par AMBAV et Pepsi qui se positionnent sur ce marché en s’installant à proximité, transplantant des pieds pour produire industriellement, et éveillent des soupçons de manipulations génétiques. La culture intensive du guarana telle que pratiquée à Bahia en produit 100 000 tonnes/an sur des sols pauvres exposés en plein soleil, en monoculture avec engrais et pesticides. La baie est alors torréfiée, ce qui brûle la partie externe du noyau sans le sécher complètement à cœur et exacerbe alors le côté excitant du fruit, le rendant déstabilisant pour l'organisme. Le produit obtenu n'est donc pas le même.

Littéralement, Warana signifie « essence de la raison ». Le nom de ce projet porte donc en lui toute la symbolique de l'action engagée. Le mythe qui l'entoure prophétise que le Warana fera un jour le bien de tous les hommes et sauvera l'humanité. Cinq mythes fondateurs sont à l'origine de l'identité du peuple Sateré Mawé. Tous révèlent un lien étroit entre l'homme et la nature. Les espèces végétales sont notamment considérées de manière égalitaire face aux hommes.

Une sentinelle Slow food a été créée en 2002 pour soutenir ce projet. Elle est l'une des 7 sentinelles créées au Brésil par Slow food. Le projet est soutenu par le principe du commerce équitable qui permet d'obtenir un prix de vente garantissant sa viabilité économique. 
Au delà de la contribution à la biodiversité et de la préservation d'une plante naturelle dans son lieu originel, ce projet contribue à la sauvegarde d'une ethnie qui souhaite perpétuer un mode vie traditionnel et ancestral. Un modèle exemplaire de développement écologique, social et politique pour l'humanité toute entière.

Retrouvez le Warana de Guayapi dans tous ces états (poudre, bâton, guayashot au Warana, élixir au Warana, sirop, chocolat noir ou encore pain d'épices au Warana et bien d'autres) ici ou bien en téléchargeant le catalogue des produits sur le site http://www.guayapi.com/.

Et si vous aussi vous souhaitez vous engager pour un monde plus juste rendez-vous sur http://www.mouvement-equitable.org/engagez-vous.

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