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Glyphosate de Monsanto : la Commission reporte sa décision pour la deuxième fois

Glyphosate de Monsanto : la Commission reporte sa décision pour la deuxième fois

L'organisation Générations futures a déposé mercredi 18 mai 2016 une plainte devant le Procureur de la République de Paris pour tromperie aggravée au sujet du glyphosate, principal ingrédient du Roundup de Monsanto. L'avocat François Lafforgue a été chargé de rédiger et de déposer cette plainte au nom de l'association. L'ONG considère en effet que de nombreux moyens ont été mis en oeuvre par l'agence allemande BFR chargée de l'évaluation du glyphosate, par l'agence européenne EFSA et par les fabricants de l'herbicide pour sous-évaluer les dangers réels posés par le glyphosate.  

La décision reportée pour la deuxième fois

« Quelle que soit la décision du Comité permanent européen qui se réunit ce jour de réautoriser le glyphosate en Europe ou pas, Générations futures maintiendra cette plainte », avertissait le 18 mai l'association. 

Le lendemain, le Comité a bien rendu sa décision... de ne pas décider. Jeudi 19 mai 2016, la Commission européenne a reporté sa décision concernant le renouvellement de l’autorisation du glyphosate en Europe.

En mars 2016, déjà, la Commission était prête à renouveler pour 15 ans l'autorisation du pesticide. Mais plusieurs pays, dont la France, avaient annoncé leur intention de voter contre ce renouvellement. « La Commission voulait mettre ce laps de temps à profit pour tenter d’obtenir une majorité qualifiée sur sa proposition », explique l'ONG Générations futures. Or, alors que le vote décisif devait intervenir le jeudi 19 mai, plusieurs pays ont fait part de leur intention de voter non ou de s’abstenir. « Plutôt que de risquer de voir l’opposition au glyphosate l’emporter, la Commission a préféré ne pas soumettre la décision au vote.»

Le glyphosate est probablement cancérigène

Le Centre de recherche du cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé, a établi début 2015 que le pesticide était probablement cancérogène pour l’homme. Ces résultats étaient publiés en mai 2015 dans The Lancet, une des trois revues scientifiques à fort impact les plus reconnues par le monde scientifique.

Le porte-parole de Générations futures, François Veillerette, rappelle aussi que 69% des personnes interrogées dans un sondage IFOP réalisé pour son association sont opposées au renouvellement de cette autorisation.  « Seuls 23% se déclarent favorables à sa ré-homologation, soit exactement 3 fois moins ! Cette majorité écrasante en défaveur de cette homologation doit être entendue par le gouvernement français qui doit peser de tout son poids à Bruxelles pour que le glyphosate ne soit pas réautorisé.»

Plus de 144 000 personnes avaient par ailleurs signé la pétition de l'organisation Foodwatch qui appelait à l’interdiction du pesticide en mars 2016. Les deux associations ainsi que la Ligue contre le cancer appellent à l'interdiction du glyphosate au nom du principe de précaution, ancré dans les textes européens.

Un principe auquel Monsanto répond, par l'intermédiaire de sa plateforme de communication européenne (2013) : « De nombreuses évaluations sanitaires réalisées par les autorités publiques au cours des 40 dernières années ont conclu de façon constante que le glyphosate ne pose pas de risque inacceptable pour la santé humaine.»

 

À lire sur Bioalaune.com : Une entreprise française crée un désherbant naturel pour remplacer le Roundup.

 

À lire sur notre site : 

Glyphosate : entretien avec François Veillerette, porte-parole de Générations futures



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