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Faut-il se préparer à l'accouchement ?

Faut-il se préparer à l'accouchement ?

On dit que l’accouchement est un événement physiologique, mais que c'est aussi un marathon. Si préparation il y a, elle doit être mentale et physique pour accompagner ce que Luis Alvarez et Véronique Cayol, dans leur ouvrage « Psychologie et psychiatrie de la grossesse », (Odile Jacob, 2015), appellent « le chamboulement identitaire de la femme ». La future mère a besoin, pour traverser cette « crise », d’un référent qui joue le rôle qu’assumaient autrefois un cercle de femmes - mères, grands-mères, soeurs...

Recréer l'environnement féminin de l'accouchement

Ce besoin de recréer un cocon féminin s’explique également par la médicalisation de la prise en charge et la masculinisation des équipes soignantes. Avec la généralisation de la péridurale, depuis les années 1970, nombreux sont les médecins qui pensent que la disparition de la douleur rend la préparation obsolète. Or, pour Aïcha Girard, infirmière à la maternité des Bluets, qui a accueilli la première préparation à l’accouchement sous l’impulsion du Professeur F. Lamaze, en 1959, l’accouchement est un « moment d’effort physique intense et sans préparation la femme sera un peu démunie au moment de l’expulsion ».

Réapprendre à gérer la douleur

En outre, la préparation à l’accouchement classique remboursée par la sécurité sociale ne vise plus aujourd’hui à gérer la douleur, mais à offrir aux femmes un soutien psycho-affectif. Les cours théoriques, en petit groupe, sont l’occasion pour elles d’acquérir des connaissances sur leur corps et sur le déroulement de l’accouchement, d’apprendre à gérer les contractions via la respiration.

Pour Marceline Carpène-Retailleau, sage-femme libérale, ce travail est précieux car il permet d’éviter certaines pathologies telles que les accouchements prématurés. Mais il ne permet pas toujours de répondre au « besoin d’attention particularisée » des femmes. D’autres méthodes de préparation (yoga, acupuncture, chant...) apportent des techniques complémentaires dans le cadre d’une prise en charge individuelle qui comble cette attente.

Éviter de consommer de la préparation

On peut toutefois s’interroger sur la tendance, dans les grandes villes notamment, qui consiste à multiplier les approches sans avoir le temps de les intégrer corporellement en vue de l’accouchement. D’où l’importance de prendre le temps de choisir SA préparation, sans céder à tous les argumentaires marketing qui conduisent les femmes à consommer de la préparation sans leur donner l’autonomie dont elles auront besoin le jour J.

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