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Rooibos, buisson rouge d’Afrique du Sud

Rooibos, thé rouge

En une douzaine d’années, le rooibos, arbrisseau sud-africain avec lequel on fabrique une boisson écarlate aux reflets ambrés, a conquis nos rayons thés comme nos palais. Quels sont ses bienfaits ?

A boisson rouge, buisson rouge

A 200 km au nord du Cap, en Afrique du Sud, un petit arbuste buissonnant aux fleurs jaunes pousse. Là, et pas ailleurs : Aspalathus linearis a besoin du climat chaud, sec et du sol acide de la région du Cederberg en particulier. Le « buisson rougeâtre » se complaît par touffes dans la végétation basse, type maquis, du fynbos - « buisson fin » en afrikaans. On utilise ses parties aériennes pour produire la boisson : les tiges et les feuilles sont coupées, broyées, arrosées d’eau de façon à les faire fermenter, puis séchées au soleil.

On estime que la consommation traditionnelle de rooibos date d’au moins trois siècles. C’étaient alors les Khoisan, groupe ethnique auquel appartiennent les San ou Bushmen, qui le buvaient. Redécouvert en 1772 par le botaniste suédois Carl Peter Thunberg, le rooibos sera cultivé à des fins commerciales à partir des années 1930. Mais ce n’est qu’à la fin de l’apartheid, en 1993, que l’Afrique du Sud exportera massivement son buisson rouge à l’international, notamment en Europe, où il rencontrera un succès fulgurant dès les années 2000 comme alternative au thé.

Pas excitant mais avec antioxydants

Très peu riche en tanins, le rooibos garde une saveur douce quelle que soit la durée de l’infusion, contrairement au thé, et ne limite pas l’absorption du fer. On peut en consommer à tout moment : il ne vous empêchera pas de dormir vu qu’il ne contient pas de théine. Aucun effet nocif ne lui est connu. Enfants, femmes enceintes ou allaitantes le boiront sans risque, qu’il soit chaud, froid, nature ou avec du lait, dans des smoothies ou en cocktails.

S’il est moins concentré en antioxydants que le thé vert, le rooibos en contient une plus grande diversité. En particulier le rooibos vert, qui n’a pas subi de fermentation. Parmi ces antioxydants, citons l’aspalathine (dont le rooibos est l’unique source) et la quercétine, pigment présent dans de nombreuses plantes (câpre, pomme, myrtille, gingko). Cette richesse fait que le rooibos peut théoriquement contribuer à ralentir le vieillissement cellulaire. En corollaire, il pourrait donc favoriser, par exemple, le maintien en forme du système cardiovasculaire, la prévention du cancer ou encore le soin des problèmes de peau type eczéma, acné, érythème fessier ou rides.

Des études menées essentiellement sur des animaux ou in vitro sont prometteuses : amélioration du métabolisme du foie, diminution du taux de LDL-cholestérol, régulation du poids via la production de l’hormone de la satiété, prévention des mutations de l’ADN causant des tumeurs… Par ailleurs, il soignerait les coliques et les allergies, selon l’expérience empirique de plusieurs consommateurs, inspirés par l’ouvrage publié dans les années 1970 par la Sud-Africaine Annetjie Theron dans lequel celle-ci expliquait en détail comment le rooibos lui vait permis de soigner les coliques de son bébé.

Reste que les bienfaits du rooibos sur le cancer, le cholestérol ou encore la santé cardiovasculaire, surtout extrapolés à partir d’études menées sur des animaux ou des cellules, doivent être confirmés sur le plan clinique. Pour l’instant, buvons-le donc pour ce qu’il est : une boisson issue d’une plante lointaine (à choisir bio et équitable, donc), agréable et sans risque pour la santé.

Quelques sites, ouvrages et études :

- South African Rooibos council
- Passeport santé
- Steeped in heritage : the racial politics of south african rooibos, Sarah Ives, Duke University, 2017
- Effects of Consumption of Rooibos (Aspalathus linearis) and a Rooibos-Derived Commercial Supplement on Hepatic Tissue Injury by tert-Butyl Hydroperoxide in Wistar Rats, B. D. Canda, O. O. Oguntibeju, and J. L. Marnewick, Oxidative Medicine and Cellular Longetivity
- Effects of rooibos (Aspalathus linearis) on oxidative stress and biochemical parameters in adults at risk for cardiovascular disease. Marnewick JL1, Rautenbach F, Venter I, Neethling H, Blackhurst DM, Wolmarans P, Macharia M., Journal of Ethnopharmacology
- Studies of anti-inflammatory effects of Rooibos tea in rats, Baba H1, Ohtsuka Y, Haruna H, Lee T, Nagata S, Maeda M, Yamashiro Y, Shimizu T., Pediatrics international : official journal of the japan pediatric society

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